Aujourd'hui un article RP. Ce n'est pas mon fort sur WoW, alors qu'irl je suis (j'étais) un joueur acharné de jdr papier.
Bref ! Voici donc la mort du personnage d'un ami arrêtant wow. Bonne route Eïha ! Et à bientôt !
Sur la terrasse surplombant les pics rocheux de la Couronne de glace où étincellent les neiges éternelles, la tension qui assaille le groupe de combattants est palpable. Elle assaille les côtes, engourdie les doigts, broie le coeur. L'atmosphère est lourde et glacée. Chacun se regarde, l'appréhension au ventre, leur remuant les tripes, les épées ternies par le sang des combats cliquetant contre les armures, les dagues dans les fourreaux prêtes à fendre l'air, les baguettes et grimoires prêts à lancer les sors les plus décisifs. Non loin devant eux, les combattants peuvent La voir.
Sindragosa, la reine de la couvée de givre, la terrifiante mère des dragons du Fléau, puant la mort et la décomposition, crachant ses flammes glacées. Elle survole la cour de la Citadelle et n'a pas encore remarqué la troupe, effrayée mais fière, qui se prépare à en découdre.
Un vieil Orc, affublé d'une lourde armure de plaque, s'avance d'un pas. Il regarde la vieille dragonne, semble réprimer un frisson et se retourne vers ses compagnons :
- Mes frères ! Aujourd'hui, la peur n'est pas notre ennemie. En ces lieux que le Fléau habite, elle suinte des murs et pleut sur nos armures. Non mes frères, cette peur que vous sentez n'est pas votre ennemie, elle est trop présente pour le rester. Elle nous habite et nous a envoûté depuis notre entrée dans ce taudis que notre hôte ose appeler Citadelle. Considérons là comme notre guide. Cette peur que vous sentez, si vous l'acceptez en tant que telle, vous poussera à vous dépasser, elle nous galvanise et fait raisonner le terrifiant cri de guerre des Frères d'âme plus haut et fort que jamais.
Sous les paroles de son chef, l'atmosphère autour de la troupe sembla se réchauffer imperceptiblement. Tous les combattants ne voyaient plus que lui, Krahn, du clan Hammer, le fier Orc qu'ils avaient vu si souvent faire ployer les corps sous le poids de ses haches monumentales. Eïha, la prêtresse, voué au culte de la discipline et du soin, et tous ses compagnons, resserra la pression autour de son arme enchantée de sa fine main d'Elfe. La tension devenait de plus en plus forte, le sang devait couler.
L'Orc pointe un doigt vers la dragonne, porté par un bras aux muscles sur développés et hurla, de toute sa fureur :
- Cette abomination ne nous laissera pas la vaincre sans combattre. Alors levez vos épées, et poussez ce cri, le cri de la Horde qui crie vengeance !
Il se tourna subitement et se mit à charger, suivit de près par ses troupes, tous hurlant "LOK'THAR HOGAR !".
La dragonne, furieuse de voir apparaître ces petits êtres dangereux se rua sur la troupe, de toute la puissance que ses ailes monstrueuses, criant de toute sa rage.
Elle atterrit violemment au milieu de la terrasse, faisant trembler tout le palais. Dans un mouvement fluide, la troupe se dispersa et commença à frapper. Sous le coup des haches, des épées, des dagues, des maléfices, portés par dizaine, la dragonne pris conscience que ceux là ne se laisseraient pas faire si facilement. Hors d'elle, elle se dressa sur ses deux pattes arrière, déployant ses larges ailes, pris une forte inspiration et cracha ses flammes, visant un grand Tauren en armure qui lui semblait plus menaçant que les autres. Eïha réagit au quart de tour. " Saïcko non ! ". L'incantation était simple et rodée, le sortilège était puissant. Avant que les flammes n'aient pu atteindre leur cible, un bouclier de magie sacrée entoura le Tauren, le protégeant de la magie caustique de ces flammes mais le projetant quelques mètres en arrière. "Scratche, Wynona, paladins, soignez Saïcko ! ". Les Elfes agitèrent les mains dans une gestuelle parfaitement exécutée, la lumière abonda sur Saïcko, lui permettant de se relever sans dommage et de charger la dragonne qui semblait lui en vouloir personnellement. La patte immense de la dragonne fonça sur lui, faisant gronder l'air autour, à une vitesse ahurissante. Mais il en fallait plus au Tauren pour se laisser prendre, il esquiva l'attaque, puis la suivante. La dragonne hurla attaque avec une patte, puis l'autre, Saïcko semblait pris au piège. Dans un craquement sonore, un nuage de poussière, la patte aux griffes acérée vint s'écraser sur un autre bouclier venant protéger Saïcko de l'attaque mortelle qu'il allait subir.
La dragonne, saignant à plusieurs endroits par les coups portés, entra dans une rage folle, cherchant à écraser n'importe qui se trouvant à porté avec sa queue, battant de ses ailes redoutables, tout autour d'elle. Eïha, s'écria : " Kayxy, Trakorn, Dïoun ! Protégez vos frères ! ". les chamans et le druide n'eurent pas besoin de plus pour se lancer. Par la force de la nature, ils firent souffler un vent de chaleur, verte, humide, réchauffant les coeurs et les muscles, offrant à tous des réflexes plus rapides et contrôlés, soignant les blessures que le sang caustique de la Bête faisait pleuvoir.
La dragonne était comme une bête furieuse en cage, ne sachant plus où frapper, brassant l'air avec une force redoutable, incohérente. Eïha soignait à tout va, protégeant de sa magie les plus menacés, soignant par la lumière ceux dont la peau bourgeonnait des brûlures et des coups. Les incantations étaient rapides et précises, les sors atteignaient leurs cibles avec efficacité, chacun pouvant continuer le combat.
Elle soigna Poulpos, une prêtresse de l'Ombre, qui reçu un coup d'aile sur une de ses jambes déjà fragilisées par sa condition de Réprouvée et se brisa nette. Le sors bénéfique atteint la jambe qui se reconstitua, Poulpos se releva, ignorant la douleur pourtant insupportable. Une patte vint frapper de plein fouet le Druide Darkhomer ayant pris la forme d'un Félin qui lacérait le flan de la Bête. Il tomba au sol, sonné, les côtes en miette. A l'unisson avec Trakorn, le Chaman, Eïha l'aida à se relever par magie, la lumière et la Nature oeuvrant de concert.
Tout à ses incantations, ne sachant plus où donner de la tête, la bataille prenant une tournure inquiétante, Eïha ne vit pas suffisamment tôt l'ombre se dresser autour d'elle. Quand elle remarqua le phénomène, il était trop tard : d'un bref coup d'oeil au dessus d'elle, elle vit l'énorme aile se diriger vers elle, à la vitesse de la lumière. Le choc fut brutal, écrasant l'Elfe dans un nuage de la poussière neigeuse de la terrasse.
Tout se passa au ralentit par la suite. Eïha voyait, au travers des ténèbres obscurcissant progressivement sa vue, les Paladins, Chamans et Druide incantant des soins qui n'avaient plus de pouvoir sur elle, le coup porté était trop violent. Krahnhammer, le solide chef, se dirigeait vers son officier à terre, hurlant de rage. Eïha mourait.
Eïha revoyait ses premiers jours sur Azeroth, revoyait ses premiers combats, ses longues études auprès des Eglises de Lune d'Argent pour maîtriser la Lumière et la Discipline des prêtres. Sa rencontre avec le Clan. Avec ses frères d'âme. Tout ces frères qu'elle avait appris à tant aimer malgré les tensions qui pouvaient déchirer leur troupe. La Lumière l'abandonnait maintenant, terrassée par un dragon.